Depuis la création de la Commission nationale de coordination des mesures de prévention et de lutte contre la traite des êtres humains en 2019, le Conseil de l’Europe a initié avec cette instance un partenariat axé à la fois sur la prévention de la traite, la protection des victimes, la poursuite des auteurs et le partenariat entre les acteurs en lien avec la lutte contre ce crime. Voici quelques exemples d’accomplissements :
.
Prevention: Le Conseil de l’Europe accompagne la Commission dans la visibilité de son action vis-à-vis du grand public, par exemple via le financement de ce site internet, la création de brochures ainsi que de vidéos sur la lutte contre la traite des êtres humains à destination du grand public.
Le Conseil de l’Europe a également sensibilisé et formés les futurs magistrats et professionnels du droit sur la lutte contre la traite des êtres humains à travers de nombreuses formations, motivant également les doctorants en sciences juridiques et sociales à entreprendre des travaux de recherche sur ce crime.
Protection: le Conseil de l’Europe a contribué au développement du guide marocain des indicateurs de détection et d’identification des victimes de traite des êtres humains. Ce guide, utilisable par tous les professionnels de terrain en lien avec des victimes potentielles de traite, permettra à ces derniers de détecter des victimes potentielles, et ainsi assurer leur prise en charge. Un recueil de jurisprudence nationale sur la lutte contre la traite des êtres humains a également été développé, permettant aux professionnels du droit de se baser sur les jugements existants afin de traiter des cas de traite potentiels et s’inspirer de bonnes pratiques.
Poursuite: le Conseil de l’Europe a organisé des séminaires régionaux sur la lutte contre la traite des êtres humains. Le séminaire régional sur les enjeux de la coopération judiciaire pour la lutte contre la traite des êtres humains en Méditerranée a notamment été organisé en 2021 sous la présidence du Royaume du Maroc.
Partenariat: Le Conseil de l’Europe, en partenariat avec l’ABA Rolli, a accompagné des activités relatives aux protocoles de prise en charge des victimes de traite par les professionnels de terrain, dans les régions de Casablanca, Tanger et Beni Mellal. Les protocoles existants dans ces régions ont comme objectif d’inspirer le Mécanisme National de Référencement des victimes de traite.
Les membres de la Commission nationale ont également bénéficié d’un cycle de formation approfondi sur les fondamentaux conceptuels et normatifs de la lutte anti-traite, les techniques de détection et d’identification des victimes, ainsi que sur le processus d’orientation et de prise en charge de celles-ci.
A travers le programme de formation des professionnels du droit sur les droits humains (HELP), le Conseil de l’Europe a développé un cours en ligne sur la lutte contre la traite des êtres humains, traduit en arabe et contextualisé pour le Maroc. Les professionnels du droit concernés – tout particulièrement les magistrats – sont désormais en mesure d’améliorer leurs pratiques en matière de prévention, de protection des victimes et de poursuite des auteurs.
Selon la loi Marocaine 27.14 relative à la lutte contre la traite des etres humains,article 448-1 :
« On entend par traite des êtres humains, le fait de recruter une personne, de l’entraîner, de la transporter, de la transférer, de l’héberger, de l’accueillir ou le fait de servir d’intermédiaire à cet effet, par la menace de recours à la force, le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, d’enlèvement, de fraude, de tromperie ou d’abus d’autorité, de fonction ou de pouvoir ou l’exploitation d’une situation de vulnérabilité, de besoin ou de précarité, ou par le fait de donner ou de percevoir des sommes d’argent ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre personne aux fins d’exploitation.
Il n’est pas nécessaire qu’il soit fait appel à l’un des moyens prévus au premier alinéa ci-dessus pour que l’on considère que le crime de la traite des êtres humains est commis à l’égard des enfants âgés de moins de 18 ans, dès lors qu’il s’avère que le but poursuivi est l’exploitation desdits enfants».
Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants :
« a) L’expression « traite des personnes » désigne le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation. L’exploitation comprend, au minimum, l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes ;
b) Le consentement d’une victime de la traite des personnes à l’exploitation envisagée, telle qu’énoncée à l’alinéa a) du présent article, est indifférent lorsque l’un quelconque des moyens énoncés à l’alinéa a) a été utilisé ;
c) Le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil d’un enfant aux fins d’exploitation sont considérés comme une « traite des personnes » même s’ils ne font appel à aucun des moyens énoncés à l’alinéa a) du présent article ;
d) Le terme « enfant » désigne toute personne âgée de moins de 18 ans.».
This site is registered on wpml.org as a development site.